
Compléments alimentaires : des gélules pas si bonnes que ça pour la santé
Alors que depuis quelques années les compléments alimentaires ont le vent en poupe, l'Anses alerte quant aux risques qu'ils peuvent représenter pour la santé. Ces gélules qui se veulent bonnes pour notre santé ne seraient pas si saines qu'elles le laissent prétendre.
De nouveau, l'Anses met en garde. Désormais, ce sont les compléments alimentaires qui sont dans la ligne de mire de l'agence sanitaire. Depuis quelques années, 1 Français sur 4 selon l'Anses en consommerait régulièrement. Mais, même si ces compléments sont souvent perçus comme naturels ou "à base de plantes", ils ne sont pas sans risque et peuvent être à l'origine d'effets indésirables graves. Les compléments alimentaires sont définis par le ministère de la Santé comme "des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique". Souvent sous forme de gélule, de pastille, de gomme, de poudre ou encore d'ampoule, les compléments alimentaires peuvent être à base de plantes, de vitamines et de minéraux ou concentrés d'autres substances avec des bienfaits physiologiques comme la mélatonine. Ainsi, ils sont présentés comme des produits qui contribuent à améliorer ou compléter l'apport nutritionnel des consommateurs et à répondre à leur besoin (perte de poids, carence, digestion, grossesse, amélioration du métabolisme…). À la différence des médicaments, les compléments alimentaires ne nécessitent pas d'autorisation de mise sur le marché. Autrement dit, il n'est pas obligatoire, contrairement aux médicaments, de fournir des tests ou des études scientifiques pour appuyer leur efficacité pour leur commercialisation. Comme le complément alimentaire n'est pas un médicament, il ne peut revendiquer d'effet thérapeutique pour le consommateur, ce qui est d'autant plus compliqué à contrôler au vu de la quantité impressionnante de compléments alimentaires sur le marché. Même si ces compléments sont souvent perçus comme naturels ou "à base de plantes", ils ne sont pas sans risque et peuvent être à l'origine d'effets indésirables graves.
Des risques mortels pour les consommateurs
La consommation de compléments alimentaires peut présenter des risques nutritionnels, d'interactions médicamenteuses ou de mésusages. On note par exemple la possibilité de faire une carence en cuivre si l'on fait une cure de zinc. Et saviez-vous que l'aloe vera était contre-indiqué en cas d'occlusion intestinale. L'Anses signale des effets indésirables graves liés à leur consommation, comme des allergies sévères et des atteintes hépatiques potentiellement mortelles. En 2023, l'Anses avait averti sur les risques de surdosage de vitamine D chez des nourrissons lié à la prise de compléments alimentaires. Les populations à risque comme les personnes diabétiques, asthmatiques, les femmes enceintes et certains cardiaques doivent éviter de prendre des compléments alimentaires à base de glucosamine ou de chondroïtine sulfate, en raison des risques liés à leur santé.
L'Agence nationale de la sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail recommande de se tourner auprès d'un professionnel de santé afin d'avoir un avis médical concernant la prise de compléments alimentaires et d'éviter les compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia vendus sur internet, en raison des risques avérés pour la santé, notamment des atteintes hépatiques et cardiaques.